La naissance des navires

De la conception du cahier des charges à la mise en service, la construction d’un paquebot ou d’un cargo constitue un projet primordial et un événement décisif pour une compagnie maritime.

Les chantiers de construction navale

Lieu de conception, de fabrication et d’assemblage, les chantiers de construction donnent vie au projet d’acquisition d’un navire par une compagnie maritime. Le contrat de commande signé et les plans du service d’études du chantier approuvés par la compagnie, la mise en chantier est marquée par la pose de la première tôle. Durant des mois, les centaines d’ouvriers du chantier assemblent les éléments façonnés dans leurs ateliers ou provenant des meilleures productions de l’industrie pour donner naissance au nouveau navire.

Le lancement

La construction de la coque terminée, la cérémonie du lancement du navire est organisée devant un parterre de personnalités invitées à cette occasion et une foule immense venue assister à ce grand événement. Après la bénédiction du navire par un homme d’Église, la marraine procède à son baptême, symbolisé par la coupe du ruban libérant la bouteille de champagne qui se brise sur l’étrave. Le navire glisse sur la cale et plonge pour la première fois dans les flots avant d’être remorqué au quai d’armement afin d’être achevé.

Les marraines

Afin d’accomplir le traditionnel geste pour conjurer le mauvais sort, ce sont généralement des épouses de dirigeants des compagnies ou d’hommes politiques qui sont choisies, et plus récemment, des femmes du monde économique, politique ou artistique. Pour les plus emblématiques paquebots, il était de coutume de demander aux femmes des chefs d’État, en poste au moment du lancement, d’assurer ce geste censé leur porter chance. Ainsi, Madame Lebrun accompagna Normandie en 1935 pour sa traversée inaugurale afin de le présenter à la Ville de New York où le paquebot et ses passagers furent reçus avec tous les honneurs. Madame de Gaulle, qui baptisa France en 1960, put suivre son premier voyage durant sa croisière inaugurale aux Canaries. Bien avant elles, c’est l’Impératrice Eugénie qui, en 1864, fut la marraine du navire portant son nom, l’un des premiers transatlantiques mis en service par la Transat.

Emménagements et décoration

Arrivé au quai d’armement, le navire va enfin pouvoir être achevé. Les ouvriers s’affairent à la mise en place des superstructures (cheminées…) et réalisent les « emménagements » du bord. Après avoir agencé les différents ponts et cloisonné les espaces, il est temps de donner corps aux projets élaborés par les architectes et décorateurs. Ceux-ci se livraient à une concurrence féroce pour figurer parmi les candidats sélectionnés par les compagnies maritimes et ainsi marquer de leur création les plus prestigieux ambassadeurs des mers. Bien des noms célèbres marquèrent de leur empreinte les navires des compagnies françaises, parmi lesquels des ensembliers tels que Richard Bouwens van der Boijen, Pierre Patout et Jules Leleu ainsi que des artistes de renom comme Jean Dunand, René Lalique ou Robert Wogensky.